Le 24 juin 2022, la Cour suprême des États-Unis d’Amérique éventre l’arrêt Roe V. Wade qui garantissait les avortements dans le pays. Dans la foulée, la moitié des États rendent la pratique illégale. Les femmes, partisanes de l’avortement, sont effrayées. Elles lancent des cris d’orfraie. Pour elles, les tentations toujours vives, garderont les avortements vivants. Abonnées aux applications de suivi de cycles menstruels, elles appellent à s’en retirer.
C’est que ces applications ont le don d’emmagasiner des données qui permettent à l’administration américaine de savoir qui est enceinte, donc d’identifier celles qui, au bout de 9 mois, n’ont pas donné vie à un enfant, et pourquoi. Le pourquoi étant forcément qu’elles ont pratiqué une interruption volontaire de grossesse. Dans ce cas, elles tombent sous le coup de la loi.
Les données personnelles détenues par Clue, Flo, Stardust et National cycles ne sont pas sécurisées. L’application Flo a même été condamnée, en 2021, pour avoir vendu des informations à Facebook et à Google. Ces données restent des pièces à convictions en cas d’enquêtes judiciaires contre les femmes qui se feront désormais avorter clandestinement.
Traités de mouchards, certains géants du numérique, clament leur loyauté même si la réalité proclame leur frivolité.
K. Bruno