Samir Haddar est le responsable de la société HAFS Afrique, distributeur de solutions cybersécurité. Sa société dispose d’un centre de formation (HAFS Academy) destiné aux partenaires et clients finaux. Pour lui, il faut former les jeunes avant de parler de souveraineté numérique. Interview !
Qu’est-ce qui motive votre présence au CAF ?
Nous sommes présents au Cyber Africa Forum CAF parce que c’est une opportunité pour nous, en tant que professionnels de la cybersécurité et de la protection des données et des réseaux. On profite de cet évènement pour rencontrer des partenaires, des opérateurs en Côte d’Ivoire et dans la sous-région, ainsi que les invités de l’Afrique centrale, afin d’échanger sur les problématiques de la sécurité informatique dans les pays d’Afrique.
Avec la digitalisation tous azimuts, les entreprises sont davantage exposées aux cyberattaques…
En effet, plus on est connectés dans l’espace cyber, plus on fait face à des attaques que ce soit du ransomware, des attaques ciblées, etc. Donc, ce forum permet de sensibiliser les décideurs afin qu’ils prennent en considération cette situation. Comme solutions, je propose d’abord, la souveraineté numérique. Ensuite, protéger les frontières numériques. Dans ces deux cas, nous avons des solutions pour rassurer les sociétés privées et publiques. Nous en avons également pour détecter en amont les attaques. C’est le point le plus important.
Parler de cybersécurité, c’est disposer avant tout de compétences bien formées, n’est-ce pas ?
Si aujourd’hui on parle de cybersécurité, de technique de l’information, d’économie numérique, il faudrait, en effet, former et initier des gens dans ce sens. Tout cela suppose une maitrise des outils de cyberdéfense. Nous, en tant que HAFS Afrique, nous mettons à la disposition de toute l’Afrique une académie pour la partie training. Nous mettons également à la disposition de nos partenaires clients des experts pour accompagner leurs entreprises à faire des choix d’outils de sécurité pour se protéger.
Comment se défendre contre les menaces dans le cyberespace ?
Lorsqu’on parle de défense, on fait allusion à la stratégie. Dès lors, il faut se poser les bonnes questions : que doit-on protéger et comment le protéger. Il y a des outils qui permettent de se protéger de bout en bout quand il y a une connexion. Il faut aussi un cadre réglementaire que l’Etat met en place pour protéger les entrées et sorties de données. Pour tout dire, les menaces sont nombreuses dans le numérique, mais, on peut les détecter et s’en protéger.
Qu’entendez-vous par souveraineté numérique ?
La souveraineté numérique suppose des datas center sécurisés et propres aux Etats pour que les entreprises privées et étatiques puissent y stocker leurs données. Il y va de la réputation. Plus on se rapproche de la souveraineté numérique, plus les attaques se multiplient. Donc, pour la souveraineté, il faut se préparer en termes de compétences et d’outils. Il faudrait que les startups développent des outils de sécurité originaux, propres à la défense de nos écosystèmes.
Quel est le défi majeur en matière de cybersécurité en Afrique ?
Le défi majeur, c’est la connaissance. L’Afrique ne manque pas de compétences. En revanche, il faut former nos jeunes pour qu’ils puissent répondre à cette problématique.
Interview réalisée
Par Abou Kam avec Aida Nounty Soro