Au Qatar, la Coupe du monde de football ne se joue pas uniquement sur la pelouse. Caméras embarquées, images 3D, ballon connecté, réseau internet sous surveillance, pirates informatiques se meuvent hors du terrain de jeu.
La Coupe du monde de football, au Qatar, est lancée depuis ce dimanche 20 novembre 2022. En match d’ouverture opposant le Qatar à l’Équateur, la technologie a affirmé son autorité, comme pour rappeler au monde qu’elle gouverne désormais tous les espaces. Le premier but signé Enner Valencia à la 3ème minute pour l’Équateur, a été refusé pour un hors-jeu au millimètre.
CDM : La technologie 3D, 12 caméras, 29 points de données
Sur un coup franc des Equatoriens, à la suite d’un petit cafouillage, Valencia conclut de la tête dans le but vide. Dix minutes plus tard, des images en 3D permettent de comprendre qu’un joueur équatorien, pour un bout de jambe en avant, était hors-jeu. On le sait, la VAR ne permet pas d’évaluer avec certitude si un joueur est en position de hors-jeu ou non.
C’est une histoire de centimètres et même parfois de millimètres, et la vidéo seule ne peut intervenir sur ces faits de jeu. La FIFA associe donc à l’assistance vidéo (VAR), des images en 3D. 12 caméras sont ainsi positionnées sous le toit des stades, pour analyser les déplacements des joueurs et du ballon. Ces caméras contrôlent 50 fois par seconde jusqu’à 29 points de données sur les joueurs. Elles transmettent instantanément des alertes aux arbitres vidéo en cas de hors-jeu. Un processus ultra-fiable qui prend quelques secondes à peine.
Ballon connecté : Capteur d’unité de mesure inertielle
À cette technologie, s’ajoute le ballon connecté d’Adidas Al Rilha. Il détecte, lui aussi, les hors-jeux avec une précision diabolique, mais aussi et surtout quand le ballon franchit la ligne de but. Ce ballon embarque avec lui un capteur d’unité de mesure inertielle qui envoie des données à la salle de visionnage, avec plus de 500 données par seconde. Ceci afin de détecter avec certitude le moment où le joueur touche le ballon.
Le plus célèbre des arbitres, Pierluigi Colina, salue cette avancée : « Le processus de vérification d’un hors-jeu prend trop de temps. C’est là que la technologie semi-automatisée de détection du hors-jeu s’avère cruciale pour permettre des décisions plus rapides et plus précises ». La technologie fait ainsi une entrée fracassante au Mondial de football pour mettre fin aux polémiques liées à l’arbitrage.
CDM : Réseau internet miné
La Coupe du monde de football, c’est aussi une occasion pour le pays hôte de ne pas se laisser déborder par les valeurs contraires aux siennes. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) met en garde ses compatriotes français contre un piège tendu au Qatar. Selon la Cnil, deux applications à télécharger obligatoirement avant la Coupe du monde 2022, pourraient livrer leurs propres données personnelles et celles de leurs entourages aux autorités locales. Ils seront ainsi sous surveillance. Le piège des communications numériques se tend, s’étend sur les têtes des supporters.
Dans un pays attaché à son rigorisme et à son purisme culturel, la vigilance face à l’influence des 1,5 million de visiteurs potentiels est un acte de prudence stratégique. Le Qatar veut protéger ses quelque 3 millions d’habitants contre cette vague humaine qui pourrait noyer ses valeurs. Par prudence, il envisage de miner le réseau internet et les communications téléphoniques.
Haro sur les libertés individuelles ! On ne sait jamais.
K. Bruno