On croyait ce plan d’arnaque, d’attaque et d’approche, loin derrière nous. Hélas, il prospère, gagne en intensité, à la faveur de la Coupe du monde de football Qatar 2022.
Ce matin, à mon réveil, je reçois une demande d’amitié sur Facebook. La photo et le nom de l’ancien international Samuel Eto’O Fils, actuel président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), attire mon attention. À malin, malin et demi. Je décide de jouer le jeu. J’accepte l’invitation.
Usurpation d’identité et avis d’aide financière sur Facebook
Dès le début de nos échanges, le gars décline son identité et me propose son aide : « Je pourrai t’aider financièrement à faire évoluer tes projets pour lesquels il te manque des moyens financiers. Mais je n’aime pas que mon aide soit utilisée pour faire du gaspillage, si ça t’intéresse vraiment, réponds-moi ». Je lui fais la promesse de ne pas gaspiller l’argent qu’il a gagné à la sueur de son front sur les plus grands stades du monde.
« D’accord, je vous aiderai avec une somme de 500000F dans mon compte bancaire, mais rassurez-moi que vous ferez un bon usage avec ça ! » Promis ! « D’accord ! Voici le numéro de mon financier… Dépose-lui un message tout de suite WhatsApp pour la récupération de la somme. Dis-lui que tu viens de ma part pour une aide financière ». Au passage, il demande mon numéro. Je le lui donne volontiers. 30 minutes, plus tard, je reçois un appel.
Facebook, Twitter, WhatsApp : Montée des périls
Mon interlocuteur veut s’assurer que j’ai appelé son financier, par ailleurs « notaire ». Je réponds non, mais je lui fais comprendre qu’il n’a pas à s’inquiéter, je le ferai dans le courant la journée. Fin de l’histoire ! Avec la Coupe du monde de football Qatar 2022, la frénésie des hackers se mêle à l’hystérie des supporters. Le terrain de jeu déborde sur les lignes électroniques.
Gouvernements, joueurs et fédérations s’inquiètent de la montée des périls. La FIFA et ses partenaires sont attaqués au Qatar. Tok Tok, Facebook, Twitter, Snapchat ou Instagram, l’usurpation d’identité n’a jamais été aussi prospère que sur ces plateformes numériques. Créer un compte au nom d’un tiers, de préférence une gloire du football puis en faire un usage frauduleux.
En 2014 et 2019, les footballeurs Gaël Kakuta et Eric Bauthéac ont été floués, filoutés en France. Récemment, Samuel Eto’O du Cameroun, son nom est le plus utilisé par les usurpateurs d’identité, sans doute pour la réputation de générosité qui le précède, et l’ancien président intérimaire de la CAF, Constant Omari ont été visés à leurs dépens.
Malgré les mesures de sécurité, les réseaux sociaux demeurent le paradis des faussaires. Et ces corsaires rêvent de faire du Mondial, leur terrain de jeu, un jardin d’enfer pour les internautes moins avertis, mais surtout avides de gain facile.
K. Bruno