Elon Musk, le patron de Tesla, s’est associé avec Changpeng Zhao (CZ), le patron de Binance, pour le rachat de Twitter. Binance est un portefeuille de devises numériques et une plateforme d’échange de cryptomonnaie mondiale permettant d’acheter, vendre et stocker plus de 600 cryptomonnaies.
CZ aurait ainsi investi 500 millions de dollars comme participation à l’acquisition de « l’oiseau bleu ». En rachetant Twitter, Elon Musk affiche un slogan : « L’oiseau vient d’être libéré ». L’oiseau étant le symbole de Twitter. Et la liberté dont il parle étant celle de l’expression de toutes les opinions. Qu’elles soient conformes ou non à celles du gouvernement mondial.
Twitter : L’oiseau est libéré du gouvernement mondial

Le gouvernement mondial n’est rien d’autre que l’idéologie de la bienpensance occidentale. Cette idéologie fait l’apologie de l’écologie politique, du racialisme, de la religion Woke, LGBT, de la légalisation de l’avortement… Elle ne laisse aucune place à la contestation aux résultats d’une élection présidentielle dès lors qu’elle est validée par les organisations internationales, même si elle est entachée de « fraudes ». Donald Trump, l’ancien président des Etats-Unis, en a fait les frais en novembre 2020.
Heureusement, la parole est enfin libérée sur Twitter. Fini la censure. Donald Trump, le plus célèbre des bannis de Twitter, peut effectuer son grand retour sur son réseau social préféré. Au grand dam de ses adversaires politiques internes et externes, qui avaient ordonné son éviction en janvier 2021. En attendant, Kanye West, le rappeur afro-américain, lui aussi exclu à cause de sa proximité avec Trump, a déjà signé son retour.
Cryptomonnaie : L’argent libéré du gouvernement mondial
Pour leur part, les cryptomonnaies s’affirment, elles, comme des instruments de liberté monétaire. Au final, un axe logique entre Twitter et les cryptomonnaies se dégage. Lassina Fofana, directeur général de Biwari, une startup ivoirienne dans la cryptomonnaie en Côte d’Ivoire, explique : « À l’origine de la création des cryptomonnaies, c’était pour échapper au contrôle des gouvernements. Les monnaies étant de l’ordre de la souveraineté, elles sont toutes assujetties aux Etats ».
Or, la cryptomonnaie fonctionne sur le modèle Mining ou minage. La philosophie de Satoshi Nakamoto, le fondateur de cette technologie, était que la monnaie fiduciaire étant mal gérée, il fallait créer un actif numérique ayant les mêmes caractéristiques que l’or pour pouvoir être une réserve de valeur », rappelle Lassina Fonfana. Du reste, le Bitcoin, la première cryptomonnaie, a été créé suite à la crise financière mondiale de 2008, la crise des subprimes.
Une monnaie fondée sur le modèle « mining » (minage)

Satoshi Nakamoto construit, alors, un modèle économique et numérique fondé sur l’exploitation de l’or. « La valeur de l’or ne baisse pas. Bien au contraire, elle ne fait qu’augmenter. L’once d’or, il y a 50 ans, valait 1000 fois moins qu’aujourd’hui. Cela est dû au fait que la réserve d’or dans le monde est limitée. Un jour, certainement, on aura fini d’exploiter l’or du monde. Ainsi, il y a de la rareté qui se crée. Et ce qui est rare coûte cher », fait observer le directeur général de la startup de cryptomonnaie Biwari.
19 millions de Bitcoin sont en circulation
« Trouver de l’or, c’est difficile. Il faut fouiller le sous-sol. Ce sont les mêmes caractéristiques que le Bitcoin a. Le nombre de Bitcoin existant est déjà connu : 21 millions. À ce jour, 19 millions sont en circulation. L’émission du Bitcoin passe par un processus minier. Mais, en réalité, ce sont des ordinateurs très puissants qui sont derrière. Ils font des calculs mathématiques avec des algorithmes pour valider les transactions. C’est ce qu’on appelle le processus de Mining », détaille-t-il.
Autrement dit, le « mining » (minage) fait référence au processus qui permet de gagner des crypto-monnaies en résolvant des équations cryptographiques complexes à l’aide de la puissance de calcul d’ordinateurs.
La technologie de la blockchain

La validation de ces processus crée ce qu’on appelle les blocs. Dans le cas du Bitcoin, toutes les 10mn, un nouveau bloc est créé. Dans un bloc, des milliers de transactions sont effectuées, vérifiées et validées par des puissants ordinateurs. Après la validation, le bloc est fermé. Et lorsqu’un bloc est fermé, de nouveaux Bitcoins sont créés, ainsi, on parle de blockchain. Exactement comme dans l’extraction de l’or, où à chaque fois qu’on creuse, on extrait de nouvelles pépites d’or.
Le Bitcoin et le Dogecoin
Il existe plusieurs cryptomonnaies. Les plus populaires restent, toutefois, le Dogecoin coin et le Bitcoin. D’ailleurs, le 30 octobre 2022, cela faisait 14 ans que le livre blanc, document de 9 pages expliquant le fonctionnement de cette nouvelle forme de monnaie, était édité par Satoshi Nakamoto. « Le Dogecoin coin, lui, est une cryptomonnaie, née d’une blague entre informaticiens. Et aujourd’hui, cette blague vaut plus de 25 milliards de dollars », mentionne Lassina Fofana.
Elon Musk et CZ : Union sacrée
Si les cryptomonnaies inspirent confiance aujourd’hui et suscitent autant d’intérêt, elles le doivent à Elon Musk. En effet, il y a 2 ans, le patron de Tesla annonçait officiellement avoir acquis 1,5 milliard de dollars de cryptomonnaie pour le compte de son entreprise Tesla. « Une annonce ayant eu pour effet de faire monter les enchères autour de la cryptomonnaie », se souvient le directeur général de Biwari.
Que Changpeng Zhao (CZ), le patron de la plateforme Binance, s’associe aujourd’hui à Elon Musk pour l’acquisition de Twitter est sans doute un retour d’ascenseur. Mais aussi et surtout l’expression d’un nouvel axe politique. Celui de soustraire les transactions financières et la liberté d’expression « à la dictature de l’ordre mondial ». « Twitter sera un centre d’expérimentation des technologies du Web3 au profit de la décentralisation et de la démocratisation de l’information pour ne plus qu’un acteur central puisse accaparer les informations », affirme Lassina Fofana. Exactement comme aucun acteur central ne peut accaparer les cryptomonnaies.
En fin de compte, Twitter met fin à la censure, mesurée selon des critères aux contours mal définis. Et les cryptomonnaies mettent fin au pouvoir du gouvernement mondial de bloquer les avoirs d’un pays qui ne se soumet à ses ordres. Libéré de ces hégémonies, le monde devrait se porter mieux.
K. Bruno avec Abou Kam