Au Cyber Africa Forum d’Abidjan, j’ai entendu un panéliste s’écrier : « Gouvernements du monde industriel, vous, géants fatigués de chair et d’acier, je viens du cyberespace, le nouveau domicile de l’esprit, vous n’êtes pas les bienvenus parmi nous. Vous n’avez pas de souveraineté où nous nous rassemblons ». Il reprenait les propos prémonitoires de John Perry Barrow, en 1996, dans la Déclaration d’indépendance du cyberespace.
Plus deux décennies plus tard, les entreprises et multinationales, contrôlant les réseaux et plateformes numériques, tiennent en laisse les sociétés nationales. Elles développent des algorithmes, suppriment des contenus, ferment des profils, vendent ou confisquent des données personnelles. Le cas Trump avec Twitter ! Parfois même, refusent de collaborer avec des services publics de l’État sous le prétexte de la protection de la propriété intellectuelle.
Plusieurs pays mènent désormais le combat de la souveraineté numérique. Il faut arracher à ces monstres de la technologie le destin des populations en donnant aux États, la capacité d’exercer leur autorité dans le cyberespace. Étendre les lois de la République au monde immatériel ? Un combat perdu d’avance !
K. Bruno