La mémoire est à l’homme ce que le temps est à l’existence. Livrons-nous donc à un exercice de mémoire sur l’histoire de la télécommunication avec le directeur général de MTN Côte d’Ivoire.
Djibril Ouattara, au cours du Press-club de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), le jeudi 13 octobre 2022, a plongé dans ses souvenirs technologiques. Du fixe, avant les années 90, à la toute dernière technologie, 5G, il a rappelé à la mémoire de tous comment le téléphone a profondément révolutionné la vie des hommes.
La technologie du réseau de téléphone fixe
« On se souvient qu’avant les années 90, on était tous au téléphone fixe à la maison, avec moins de 200 000 abonnés en Côte d’Ivoire. Pour déployer le fixe, il fallait creuser et poser des poteaux afin d’acheminer la connexion téléphonique dans les domiciles », se souvient-il.
À l’heure du tout smartphone, il serait aisé de penser que le téléphone filaire, la plus ancienne des technologies, n’est plus qu’un gadget du passé. Il n’en est rien ! Il continue d’exister et a même encore de beaux jours devant lui. Il s’agit d’un ensemble composé d’un combiné permettant de passer des appels et d’en recevoir.
Aussi appelé téléphone analogique, il est utilisé sur le réseau commuté, basée sur la technique de transmission bidirectionnelle du signal vocal en bande de base (sans modulation) et à basses fréquences (de 300 à 3 400 hertz) sur une ligne bifilaire en cuivre.
La technologie du réseau de téléphone mobile 2G
C’est aussi la technologie 2G, de l’analogique nait le numérique. Dès lors, la transformation du secteur des télécoms s’accélère. En Côte d’Ivoire, en 1996, des licences d’exploitation du réseau cellulaire sont attribuées à des entreprises. Cette technologie naissante, c’est la technologie GSM ou la 2G.
« On était très pessimist sur l’avenir de cette technologie dans nos pays africains, vu le coût important de déploiement de ce réseau », souligne Djibril Ouattara. La 2G est, en fait, le tout premier réseau de téléphonie mobile à utiliser une technologie numérique, grâce à un cryptage des données transmises.
Dotée d’un débit de transmission de 9,6 kbps maximum (GSM), elle permet de passer des appels vocaux, d’envoyer des SMS (Short Message Service), voire des MMS (Multimédia Message Service). La 2G a l’avantage d’être moins coûteuse pour l’utilisateur. Ce réseau exploite les standards GSM (Global System for Mobile Communication, bande de fréquence 850 MHz et 1900 MHz).
La technologie du réseau de téléphone Mobile 2.5G
Connu sous le nom de la technologie 2.5G Au début des années 2000, la 2G évolue vers des réseaux intermédiaires. D’abord, le réseau GPRS (Général Packet Radio Service), aussi appelé 2,5G ou 2G+. Ce réseau améliore le débit maximal de transfert de données (171,2 Kbit/s, avec un débit moyen de 48 Kbit/s) par rapport à la 2G.
Il permet le transfert de datas de volume modéré. Autrement dit, le GPRS est le précurseur sur l’internet mobile. Aujourd’hui, tous les téléphones portables sont au moins compatibles au réseau 2,5G.
Ensuite, le réseau EDGE (Enhanced Data Rate for GSM Evolution), aussi appelé 2,75G, offrant un débit maximal de 384 Kbit/s, et un débit moyen de 100 Kbit/s. Ce réseau ouvre la porte aux applications multimédias. Les standards GPRS et EDGE (E) permettent un accès à l’internet et à une consultation de mails à partir d’un téléphone mobile ou d’un micro-ordinateur.
« En ma qualité de directeur de projet d’un confrère de la place, j’avais été le premier à lancer le Edge. Aujourd’hui, ça peut paraitre ridicule, mais pour télécharger des fichiers, à l’époque, ça pouvait prendre 30 mn », se souvient encore Djibril Ouattara.
La technologie du réseau de téléphone Mobile 3G
Il ajoute : « Mais très vite, la 3G est arrivée au milieu des années 2000. Avec la 3G et le téléphone à écran tactile a tout révolutionné. Le téléphone est alors devenu un ordinateur ». Le grand avantage des technologies sans fil comme le GPRS et l’UMTS (4G) est qu’elles peuvent être ainsi dire utilisées partout.
Voilà qui met en lumière l’avantage de l’UMTS : Internet mobile très rapide. La carte intégrée pour ordinateurs portables rend (en théorie) les transferts de données mobiles possibles à des vitesses allant jusqu’à 384 kilobits par seconde, soit dix fois plus que le GPRS et environ quatre fois plus que l’EDGE.
Le successeur de ces technologies est le HDSPA, High Speed Downlinak Packet Access, également appelé la « génération 3,5 ». Cette technologie permet une vitesse maximale de 3 à 4 mégabits par seconde.
La technologie du réseau de téléphone Mobile 4 G
En 2007-2008, la technologie du réseau 4G émerge avec un gros potentiel de débits, 25 mégaoctets par seconde. La 4G ou 4ème génération de réseau mobile s’implante en Côte d’Ivoire pour prendre la relève des générations précédentes, notamment la 3G, la 2G et la 1G. La 4G ou LTE a pour objectif de pallier les retards enregistrés par le déploiement de la 3G.
« À partir de ce moment, en Côte d’Ivoire, les opérateurs commencent à diversifier leurs activités par la fourniture de services digitaux : éducation, selon le Lifestyle ou mode de vie, conseils religieux etc. Du fait qu’on a compris qu’on peut digitaliser la vente des recharges, on a pu introduire le mobile money, en 2008 », explique le directeur général de MTN Côte d’Ivoire.
La technologie du réseau mobile 5G
Selon les prévisions des entreprises de télécommunications, la 5G devrait être déployée en Côte d’Ivoire avant la fin de cette année 2022. Cette technologie est plus performante et plus rapide que la 4G. Sa vitesse de 100 gigabits par seconde se révèle ainsi 10 fois plus rapide que son prédécesseur.
D’ailleurs, le réseau 5G enregistre 10 fois moins de latence que la 4G. Il s’agit du temps écoulé entre l’envoi d’une information par un appareil et sa réception chez le destinataire. Une latence plus courte permet ainsi de remplacer aisément le recours au réseau Wi-Fi par une simple connexion sur son mobile. Un film de 800Mo avec un temps de téléchargement de 40 secondes sera en une seconde sur votre mobile grâce à la 5G.
« C’est une évolution vertigineuse. Aucune industrie au monde n’a connu ça ! s’exclame Djibril Ouattara. Même pas l’industrie automobile où le principe de combustion dans les voitures qui existe depuis la fin du 19ème siècle n’a fondamentalement pas changé ». Et ce n’est pas encore fini !
K. Bruno