Gertrude Koné est la directrice exécutive de l’UNETEL. Elle est également la présidente de la Commission économie numérique et entreprises digitales de la CGECI. Le mardi 7 mars 2023, elle a présidé l’atelier de consultation des acteurs des TIC dans le cadre du Projet industrie 4.0. Son regard sur cette nouvelle industrie…
Qu’est-ce qui motive cet atelier de consultation des acteurs des TIC dans le cadre du Projet industrie 4.0 pour favoriser l’emploi des jeunes en Tunisie et en Côte d’Ivoire ?
C’est d’abord un atelier de sensibilisation. Ensuite, d’échanges entre les acteurs de l’écosystème du numérique, entendez les entreprises de services numériques et télécoms, et les acteurs des autres filières de l’activité économique autour de la question de l’industrie 4.0. Par industrie 4.0, il faut entendre un secteur industriel qui a subi sa transformation digitale, donc qui a une plus grande productivité grâce aux outils numériques.
Quel est l’intérêt de la CGECI de s’intéresser à cette industrie ?
La CGECI regroupe les entreprises de tous les secteurs d’activités. Le secteur primaire, l’agriculture, le secteur secondaire, les industries, et le secteur tertiaire, tout ce qui est service. Avec le numérique, on assiste à une fusion entre tous ces secteurs. Le numérique agit de manière transversale pour aider à améliorer la production des entreprises, l’efficacité des hommes, à bonifier les procédures. Il est tout à fait normal que nous nous intéressions à la question dans la mesure où nous avons un gain certain.
Quels sont les enjeux en termes gain pour les entreprises ?
Il n’y a qu’à regarder les chiffres de progression des télécoms/TIC en Côte d’Ivoire. Nous sommes à plus du double de la population en termes d’abonnés mobiles. Vous voyez également le développement des services de mobile money. La CGECI a bien besoin de cette transformation digitale pour accélérer la croissance de ses entreprises. Si nous ne nous intéressons pas à l’industrie 4.0, il est clair que serons à la traine au niveau continental et même mondial.
Quel est le but de l’atelier industrie 4.0 avec les entreprises du secteur des TIC ?
D’abord, informer les acteurs des TIC de ce qui se fait ailleurs en termes d’innovations. Ensuite, échanger sur les meilleures pratiques lorsqu’on veut transformer son industrie, lorsqu’on veut fournir des services au secteur industriel. Mais aussi échanger sur les freins et les défis qui se présentent aux entreprises. Enfin, parler de nos attentes vis-à-vis du secteur privé, et des attentes du secteur privé vis-à-vis de l’administration publique.
Le projet porte une composante emploi. Quels sont donc les emplois qui collent avec cette nouvelle industrie ?
Tous les emplois qui tournent autour du numérique. Par exemple, les métiers qui relèvent de l’intelligence artificielle, des objets connectés, de la cybersécurité, de la blockchain, etc. Nous avons besoin de spécialistes à un bas niveau, et à un plus haut niveau de l’échelle. Donc, des ingénieurs, des techniciens, des agents de maitrise.
Les écoles ivoiriennes sont-elles formatées pour dispenser des formations aux nouveaux métiers à nos jeunes ?
Mais bien sûr ! Nous avons la chance dans notre pays d’avoir un bon système éducatif. Les écoles existent déjà. Dans le public, il y a l’INP-HB et l’ESATIC. Il y a aussi des écoles privées qui sont très bonnes. Toutes ces écoles sont en train de renforcer leurs catalogues de formation. Et nous, au secteur privé, nous travaillons avec l’Etat sur la réforme de l’enseignement technique et de la formation professionnelle pour prendre en compte ces différentes composantes.
Entretien réalisé
Par K. Bruno