Donner vie à des créatures virtuelles, des mannequins robots, grâce à l’intelligence artificielle ? Le monde de la mode et du luxe s’en trouve bouleversé.
La mode change de peau et continue à se développer dans le virtuel. Ces nouvelles « mutantes » ou It girls des podiums, comme Margot, Shudu et Zhi, ont été imaginées par Cameron-James Wilson, un jeune photographe californien passionné de jeux-vidéos. Ses créations chamboulent les vieux codes de la mode. Elles sont devenues, en quelques années, des superstars de la toile. Elles envahissent lentement mais surement le monde la mode.
Shudu, des jambes sans défaut
Shudu n’existe pas. C’est la toute première Top model de l’histoire générée par l’intelligence artificielle. Son compte Instagram compte plus de 300000 abonnés. Elle a déjà figuré dans plusieurs grands magazines de mode internationaux. Elle pose avec de vrais top model pour de grandes marques telles que Louis Vuitton, Ferragamo, Chanel.
Si sa beauté magnétique, ses jambes sans défaut et sa coupe courte ultra moderne peuvent lui accorder les codes des plus beaux tops, Shudu est en réalité un avatar fait à 100% de codes électroniques. Créée en 2017, elle est considérée comme une personnalité, un « influenceur virtuel ». Son grain de peau parfait fait d’elle le modèle idéal pour des photographies de maquillage.
Margot et Zhi, des cover-girls sublimes
Immortels, modifiables sur demande, et moins onéreux, les mannequins virtuels peuvent-ils voler la vedette aux humains ? Peut-être non ! « Je vais paraphraser le créateur de l’ambassadeur du FashionLab, Julien Fournié : un shooting physique, c’est la rencontre entre la conception d’une robe, un mannequin et un photographe, et cela crée des sortes d’incidents, une magie qu’aucun algorithme, aucune création 3D ne peut créer », répond Cameron Wilson.
En revanche, ces mannequins numérisés représentent l’image d’enseignes sur les réseaux sociaux, par leur beauté et leur personnalité. En plus, elles sont moins couteuses. Linda Evangelista, super model des années 90, au somment de sa gloire, avait un jour déclaré dans Gala : « Je ne sors pas de mon lit pour moins de 10 mille dollars ». Des propos qui paraissent insensés aujourd’hui.
Conçues grâce à la technique de modélisation CGI
A l’origine de ces créations, une passion : la photographie. « Ce n’était pas intentionnel. J’ai eu la chance que quelque chose que j’ai aimé faire ait retenu l’attention de beaucoup de gens. J’ai une formation en photographie de mode. J’ai commencé très jeune à 17 ans, alors que je ne savais pas quoi faire plus tard… J’ai beaucoup apprécié mon travail pendant un temps, mais cela ne m’a jamais complètement comblé. Il manquait quelque chose », révèle Cameron-James Wilson.
Grâce à la technologie de modélisation CGI, ou l’imagerie générée par ordinateur, ces cover-girls sublimes peuvent être personnalisées en fonction des besoins des stylistes. Et contrairement à leurs contreparties en chair et en os, explique-t-il, « elles ne sont pas exigeantes et sont toujours disponibles ».
K. Bruno
(Source Gala)