Du phonographe au gramophone. Du gramophone au disque platine. Du disque platine aux cassettes. Des cassettes aux CD. Des CD aux clés USB. Les moyens d’écoute de la musique changent avec le temps et les découvertes toujours plus poussées.
Aujourd’hui, à partir de son smartphone et d’une connexion internet, la musique est à portée de vue sur des plateformes digitales, dont le plus populaire est YouTube.
Des canaux de distribution traditionnelle au numérique
La montée de l’internet au ciel des révolutions précipite l’industrie du disque dans un gouffre infernal. La musique est sortie de ses canaux de distribution traditionnelle. En Côte d’Ivoire, les maisons et magasins de musique qui trônaient comme des seigneurs, à l’image de Sony Music, Emi Jat Music, Showbiz, Tropic Music, se sont fermés à la chaine.
Les maisons de disque remplacées par des chaines YouTube, Spotify, Deezer…
La plupart des artistes de la planète, en général, les artistes ivoiriens de la jeune génération, en particulier, ne produisent plus d’album. Ils ne produisent plus de disque. Ils ne produisent plus de cassette. La révolution numérique, internet, est passée par là. Comme un Bulldozer, elle ravage tout sur son passage. La grande masse de consommateurs de musique, la Génération Z, les jeunes de moins de 30 ans, est connectée. Elle navigue sur les plateformes d’écoute en ligne ou streaming.
Les plateformes de musique en ligne

Désormais, les dieux de la mélodie et du chant changent de temple. Ils distribuent directement leurs enchantements sur Tunes, Google Music, Spotify, Deezer, Tidal, Apple Musique, WAW Muzik, Boomplay… Ils espèrent ainsi atteindre plus de fans, conquérir de nouveaux fidèles, mieux vulgariser leur message et se faire entendre jusqu’aux extrémités de la terre. Ils empochent, par la même occasion, la totalité de leurs redevances, de la manne, grâce à la monétisation de leurs productions et publications sur YouTube.
Les nouveaux modèles économiques : le trafic, les vues et la publicité en ligne
Les artistes des temps modernes s’attachent les services des éditeurs et promoteurs de contenu musical en ligne. Ceux-ci usent de stratégies digitales pour diriger le maximum de personnes vers leurs contenus afin de faire découvrir leurs œuvres audio et vidéo.
Ce n’est pas gratuit. En contrepartie, grâce un système de comptage robotisé de vues et d’écoutes, Google, YouTube et les autres géants du numérique leur versent de l’argent. Plus, ils ont de vues, plus ils ont d’écoutes, plus les publicités s’affichent sur leurs musiques, et plus leurs cartes Visa et comptes mobile money sont créditées.
L’ère des plateformes numériques musicale
Une aubaine ! Internet jette aux oubliettes les coûts de transport et de fabrication des disques dont se nourrissent les intermédiaires de la musique. L’ère des plateformes numériques souffle sur l’air mélancolique des temps anciens. Pourtant, la musique, dit-on, est plus belle lorsque les sonorités se renouvellent. Sauf que, dans ce nouveau monde où le numérique avale tout, les sonorités se ressemblent, la créativité se perd, la cacophonie s’installe, et la médiocrité prospère. Qu’importe. Pourvu que les comptes soient pleins.
« La digitalisation de l’industrie musicale permet aux œuvres africaines de se faire connaître à l’international, mais surtout aux artistes de vivre de leur art », tranche un professionnel du secteur. Tant pis pour les nostalgiques !
K. Bruno