En raison de la guerre en Ukraine, de nombreuses grandes entreprises ont annoncé vouloir quitter la Russie. Elles évoquent l’impossibilité de continuer à utiliser certains logiciels qui leur sont indispensables. Cependant, le pays a trouvé une solution. Celle de légaliser ni plus ni moins le piratage de ces logiciels.
Résoudre la dépendance de la Russie à certains logiciels
Les répercussions technologiques du conflit entre la Russie et l’Ukraine sont indéniables. Entre autres, de fortes probabilités de pénurie mondiale de puces ainsi que des menaces sur le prochain lancement de la mission ExoMars. Dans un article publié le 4 mars 2022, le quotidien russe Kommersant explique également que le Kremlin pourrait autoriser le piratage de logiciels d’entreprises occidentales. Ces entreprises, dont Microsoft, Oracle et IBM, suivent le grand mouvement visant à sanctionner la Russie pour son intervention en Ukraine.
L’avocat de la technologie Kyle Mitchell a repéré l’article de Kommersant et l’a traduit le 5 mars. Il pense qu’il ne s’agit pas d’une riposte de l’ego de la Russie contre les sanctions. En réalité, autoriser le piratage résoudrait la dépendance du pays vis-à-vis de ces nombreux logiciels. Ce type de mesure existe déjà en droit russe. La loi du pays prévoit qu’en cas d’urgence, le gouvernement a le droit d’agir au-delà de tout accord sur le droit d’auteur. Le Kremlin envisage donc d’ajouter la suspension de la responsabilité pénale pour l’utilisation frauduleuse de logiciels fabriqués dans l’un des pays sanctionnant la Russie.
Les logiciels libres sont également une préoccupation
Kyle Mitchell affirme cependant que la portée de ce type de décision pourrait trouver ses limites. En effet, les logiciels sont disponibles sous forme d’abonnement (as-a-Service – SaaS), dont certains sont dans le cloud. Mais, en cas d’interruption de ce service, l’accès au serveur ne sera plus disponible. Il se pourrait donc que la légalisation du piratage de logiciels soit une simple transition vers l’apparition des logiciels russes.
Par ailleurs, les logiciels commerciaux ne sont pas la seule source d’inquiétude en Russie. Les logiciels libres pourraient aussi être un problème. La plateforme de projets gratuite GitHub (filiale de Microsoft) a indiqué ne pas vouloir bloquer l’accès aux développeurs russes. Cependant, les autorités ne sont pas rassurées et ont promis de débloquer des fonds pour le développement d’une plateforme locale qui offrira un service similaire.