Akouba Angola Aggré est la fondatrice et directrice de Dabali Xpress, un nouveau restaurant fast-food mode in Côte d’Ivoire spécialisé dans la cuisine ivoirienne à Abidjan. Elle explique dans cet interview comment le digital a positionné son entreprise en un temps record sur ce marché très concurrentiel à Abidjan, la capitale économique du pays.
La particularité du restaurant Dabali Xpress ?
Nous servons des plats locaux, mais de façon rapide. Nous sommes un fast-food. En fait, il s’agit de mettre les plats de chez nous à un standard pour attirer des personnes qui veulent manger sain, hygiénique dans un cadre agréable, et surtout être servies rapidement. Vous savez que le temps, c’est de l’argent. Donc, attendre 2 ou 3 heures dans un restaurant pour pouvoir manger, ce n’est pas évident. On veut pouvoir servir nos clients assez rapidement pour leur permettre de manger ces plats à longue durée de cuisson qu’ils aiment tant.
Pourquoi avez-vous choisi le secteur de la restauration comme secteur d’investissement ?

Je vivais à l’étranger. Et là-bas, la nourriture de mon pays me manquait. Mais, à chaque fois qu’on venait en vacances au pays, on ne trouvait pas d’endroits où manger les plats de chez nous dans un cadre agréable et hygiénique. Quand on en trouvait, on mettait du temps avant de nous servir. Du coup, on s’est dit qu’il fallait répondre à ce besoin, c’est-à-dire mettre nos plats locaux aux standards internationaux et pouvoir servir les clients assez rapidement comme dans un fastfood.
Pour nous, on ne peut pas être dans notre pays et voir nos plats relégués au plus bas niveau pendant que ceux venant d’ailleurs sont mis en valeur. Or, ils ne sont pas forcément meilleurs que les nôtres, en termes de nutriments et autres. Au même moment, nous valorisons nos produits locaux parce qu’un restaurant comme le nôtre n’importe rien, tout est acheté sur place.
Quel est votre positionnement par rapport à la restauration venue d’ailleurs ?
Je ne suis pas contre parce qu’il faut varier sa nourriture. Je ne vais pas demander aux Ivoiriens de manger tout le temps la même chose mais, je suis fondamentalement pour la valorisation de nos plats. On a une fausse idée de penser que les Ivoiriens n’aiment que ce qui vient de l’extérieur. Nous en sommes la preuve au regard du succès de notre restaurant. Aujourd’hui, nous vendons 300 plats par jour dont 200 sont consommés sur place et 100 sont livrés.
Quels sont vos plats à succès ?
Nos tops ventes sont la sauce graine à la viande de bœuf et à la viande d’agouti. Ensuite, la sauce kopè au placali. Enfin, dans l’ordre, le garba, la soupe d’agouti et l’aloco-claclo.
Vous êtes très présents sur les réseaux sociaux. Qu’est-ce que le digital vous apporte en termes de visibilité et de compétitivité sur le marché ?
« …C’est grâce au digital qu’ils ont connu Dabali Xpress. Nous avons un site web qui nous permet de prendre les commandes… »
En réalité, le digital est l’essence de notre activité. Nous avons choisi une communication très agressive sur les réseaux sociaux qui fait qu’après 9 mois d’existence, nous sommes connus de la plupart des Ivoiriens.
C’est grâce au digital qu’ils ont connu Dabali Xpress. Nous avons un site web qui nous permet de prendre les commandes, bref, nous essayons de digitaliser tout ce que nous faisons parce que nous sommes à l’ère du digital, et, nous ne pouvons pas rester en marge de cette révolution. On utilise les réseaux sociaux, Facebook Instagram, Trip Advisor, mais aussi Google pour avoir la visibilité et un bon référencement.
Pouvez-vous dire que le digital vous a apporté un plus dans l’atteinte de vos objectifs ?
Oui, bien sûr ! Côté, par exemple, livraison puisque c’est une de nos activités, nous recevons des commandes en ligne. Aujourd’hui, celles-ci représentent 30% de notre chiffre d’affaires. C’est vraiment important. Donc, oui, le digital apporte un grand plus à notre activité.
Avez-vous prévu, au regard du succès que vous connaissez, d’étendre votre business à d’autres villes et communes du pays ?
Oui, bien sûr ! Nous avons prévu d’étendre Dabali Xpress dans d’autres villes et communes du pays. Nous sommes en pleine expansion. Bientôt, nous allons ouvrir notre deuxième restaurant à la Riviera 2, ensuite en Zone 4. Avant la fin de l’année, on compte avoir 5 restaurants dans la ville d’Abidjan. En 2023, avec la CAN qui va se tenir en Côte d’Ivoire, on ne compte pas rester en marge. Nous serons dans les villes où se joueront les matches pour faire découvrir l’art culinaire ivoirien aux délégations présentes, donc à Korhogo, Bouaké, San Pedro et Yamoussoukro.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez sur le marché ?
Notre plus grande difficulté se situe dans l’approvisionnement. Il y a eu des fluctuations de prix dès qu’on a commencé, je dirai une hausse de prix qu’on n’avait pas prévue. Du coup, on a fixé les prix de nos plats, et après on s’est retrouvé avec des prix sur le marché, multipliés par deux. C’est des choses sur lesquelles on travaille pour trouver des solutions sur le long terme afin de stabiliser nos coûts de production.
Il y a également le problème des ressources humaines, trouver des personnes qui épousent la vision pour se donner entièrement à notre entreprise. Tout ce qui est rapide vient avec pression. On cherche des personnes aptes à travailler sous pression, à fournir beaucoup d’efforts dans un laps de temps court. Donc, on continue de former des personnes pour pouvoir atteindre les objectifs.
Le digital vous aide-t-il à surmonter ces difficultés ?
Quelque chose de simple. Notre recrutement se fait à partir des canaux digitaux. On met en avant les profils qu’on recherche et la plupart des personnes recrutées l’ont été grâce aux annonces sur le digital. Ensuite, on communique beaucoup sur l’ambiance dans l’entreprise pour donner l’envie aux personnes à l’extérieur de travailler pour Dabali Xpress. C’est aussi une particularité que nous avons, promouvoir l’esprit de famille, la dynamique de l’entreprise sur les réseaux sociaux. Ce qui fait qu’on a plusieurs profils qui postulent.
Pour vous, le digital est-il une opportunité dans le secteur de la restauration en Afrique ?
Le digital, c’est une aubaine, c’est quelque chose qu’il ne faut pas négliger. Bientôt, beaucoup de choses vont disparaitre. Dans ce contexte, le digital, c’est vraiment l’avenir. J’encourage toute entreprise à développer leur stratégie en prenant en compte du digital. C’est vrai que les anciennes méthodes de communication existent mais, il faut vraiment s’intéresser aux opportunités du digital.
Un mot de fin pour ce qui est de l’importance du digital

Dans ma vie d’entrepreneure, j’ai toujours utilisé le digital comme outil premier dans le développement de mes entreprises, côté communication, marketing. Ça ne coûte pas plus cher que les autres moyens de communication et ça aide à toucher facilement et directement sa cible. J’encourage vos lecteurs à faire des recherches sur comment développer son activité grâce au digital et à s’y investir.
Enfin, manger chez Dabali Xpresse, c’est soutenir les producteurs et les produits locaux, c’est manger 100% local. J’invite tous les Ivoiriens à venir manger chez nous pour promouvoir notre identité culinaire et montrer que nous pouvons, nous aussi, faire de belles choses. Nous sommes à Angré carrefour les Oscars, à la Riviera 2 carrefour de la Riviera 2 et bientôt nous allons ouvrir d’autres restaurants. N’hésitez pas à suivre « Dabali Xpress » sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram, TikTok et à visiter le dabalixpress.com.
Réalisé par
K. Bruno