Suite à l’attaque du consulat américain à Benghazi, en Libye, en septembre 2012, une enquête de la Commission parlementaire du Congrès américain est lancée contre la secrétaire d’État de l’époque, Hilary Clinton.
Elle est soupçonnée d’avoir violé les règles de confidentialité liées à sa fonction. 30.000 e-mails envoyés hors circuit légal sont passés au crible. La sentence tombe. Elle est déclarée coupable de compromission. La règlementation américaine interdit à un officiel d’envoyer des mails personnels dans le cadre de ses fonctions.
En France, Emmanuel Macron, ministre de l’Économie entre 2014 et 2016, est accusé, en juin 2022, par une enquête journalistique, d’avoir favorisé l’implantation de la société de taxis Uber dans le pays. Cette société américaine est source de tension depuis 2011 en France. Selon le journaliste Jean-Louis Burgaff, « Uber, c’est le modèle de la dérèglementation sociale, et l’incarnation du capitalisme sauvage ».
L’enquête journalistique repose sur la découverte de mails privés que l’ancien ministre aurait envoyés aux dirigeants d’Uber. Ces mails puent « la corruption ». Ils pourraient donc compromettre l’actuel président français.
Hillary Clinton et Emmanuel Macron, épinglés grâce aux mails et leurs messageries Twitter. Ils affirment n’avoir commis rien d’illégal. Des mails aux relents de malentendus, des mails au relent de compromission, des mails au relent de corruption.
Les mails exhibent le ferment impérissable de la mémoire du numérique au service du devoir de mémoire.
K. Bruno