Dans les conflits armés et les crises sociales, les réseaux sociaux servent de base-arrière à la manipulation des opinions. Il en est de même lorsque nous sommes à la recherche d’un bien ou d’une relation. Les photos sur Facebook, WhatsApp et autres ne sont pas toujours ce qu’elles sont dans la vraie vie…
Le weekend dernier, j’ai accompagné mon petit-frère dans les quartiers de Faya cité SIR, Jules Verne et Abatta, tous rattachés à la commune de Bingerville. Nouvellement marié, il est à la recherche d’un nouveau logement. Il veut s’offrir un espace de vie plus grand et plus luxueux dans un cadre de vie moins bruyant.
Photos retoquées pour servir d’appâts
Auparavant, lui et moi avons visité des pages web d’offres de location de maison, essentiellement sur Facebook. Les images proposées par les démarcheurs et agents immobiliers étaient attrayantes. Elles correspondaient au goût de mon petit-frère. Il contacte alors, par téléphone, ces agents, et nous allons à leur rencontre afin de visiter des maisons, et faire un choix.
Sur place, aux surprises désagréables s’accrochent une savante organisation d’escroquerie. Chaque démarcheur exige 5000F de frais de visite, même quand la maison proposée est en flagrante contradiction à la multitude de photos et de vidéos balancées quotidiennement sur les réseaux sociaux. Trafiquées, retoquées, sorties de leur contexte, et souvent anciennes aux faits associés, elles répandent la désinformation, l’incompréhension.
Manipulation des crises sociales et politiques par l’image
Dans un tout autre contexte, des médias réputés, se font parfois tromper et relaient le mensonge. On se souvient qu’en 2010-2011, des photos de scènes de violence au Kenya se sont retrouvées associées aux scènes de violence liées à crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Les procureurs de la Cour pénale internationale se sont même fait avoir en inscrivant ces images comme preuves à charges contre les accusés ivoiriens.
Cette déviance, en pleine défiance de la morale sociale s’invite dans l’existence quotidienne des populations. Les périodes électorales, les conflits armés, les relations d’affaires ou la vie conjugale sont assaillis. Au soir des rumeurs frustrantes, des destins politiques ou personnels, partent en fumée. Sur les réseaux sociaux, s’étale ainsi, un faisceau de théâtre d’ombres dans lequel défile, se faufile l’enfumage par l’image.
Par K. Bruno