Sidick Bakayoko est le fondateur de Paradise Game, l’un des partenaires du forum sur le Metavers à Côte d’Ivoire. Son entreprise est spécialisée dans les événements de jeux vidéo, d’accompagnement des créateurs de jeux et de solutions. Aujourd’hui, il se lance dans un univers plus large : Le Metavers. Interview !
Qu’est-ce que le Metavers ?
Le Metavers, c’est l’internet de demain. C’est un monde virtuel auquel on accède, soit avec un téléphone, soit avec un casque de réalité virtuelle. On plonge dans ce monde, en immersion totale, et à partir de là, on peut faire tout de ce qu’on fait dans le monde réel. C’est-à-dire travailler, apprendre, jouer, voyager, etc. C’est un secteur qui prend de l’ampleur. Plusieurs entités, entreprises et gouvernements commencent à lui porter une attention particulière parce qu’il offre, pas mal d’avantages.
Concrètement comment peut-on travailler grâce au Metavers ?
Il faut prendre l’exemple des salles de réunions. Vous savez que depuis le Covid 19, les gens se sont habitués à faire des réunions virtuelles grâce à un certain nombre d’outils. Ils utilisent une caméra qui montre les participants à la réunion. Dans le Metavers, ce sera possible de faire la même chose mais avec un avatar. Ici, on a la possibilité d’être à la fois dans le monde réel et virtuel.
Et comment apprendre dans le Metavers ?
Grâce au casque de réalité virtuelle, vous intégrez une plateforme. Sur cette plateforme connectée à internet, vous vous retrouvez partout dans le monde. Aujourd’hui, certaines grandes universités ont commencé à créer des solutions où pendant leurs classes, elles ont des caméras qui filment ce qu’il s’y passe. Et à partir de chez vous, à la maison, avec votre avatar, vous vous retrouvez plongé dans cette salle de classe. Autrement dit, vous avez la possibilité d’écouter, de parler, de poser des questions, comme si vous étiez dans la classe, sauf que vous êtes à 10000 kilomètres. Le Metavers, c’est le nouveau monde.
Quel est le protocole qui existe entre vous et Meta ?
Depuis 2021, Meta a pris les devants pour expliquer et montrer que c’est un univers qui arrive vite. Donc, l’entreprise investit énormément pour créer le cadre afin que les sociétés privées comme les nôtres puissent avoir un peu plus de moyens pour travailler autour de cette thématique, pour que des jeunes créateurs de contenus commencent à créer des avatars, des icônes qui vont être utilisés dans le cadre du Metavers. Ensuite, elle travaille avec les gouvernements pour leur faire comprendre les enjeux, les chalenges afin qu’ils puissent prendre les bonnes décisions.
Quelles sont les opportunités pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique d’embarquer dans cette technologie ?

Pour moi, il y a la santé et l’éducation. En ce qui concerne l’éducation, on a un déficit de classes, un problème d’accès aux professeurs de qualité. Avec les solutions du Metavers, on peut avoir accès à des professeurs ivoiriens de qualité mais qui se sont expatriés à l’étranger, par exemple, mais aussi avoir accès à des professeurs de grandes universités comme Harvard et autres. Même pour les élèves, il y a des avantages puisqu’il y a un certain nombre de concepts qu’ils ne comprennent pas bien. Je veux parler, par exemple, des planètes, de l’Egypte ancienne, etc. Avec un casque de réalité virtuelle, ils plongent dans ce monde pour toucher la réalité. Je pense que ça va changer beaucoup de choses.
Qu’en est-il de la santé ?
Un médecin aux Etats-Unis peut vous ausculter ici à Abidjan, grâce à la réalité virtuelle, la réalité augmentée. Il peut regarder à travers votre corps et déceler ce qui ne va pas. C’est vrai qu’aujourd’hui, cela a l’air très lointain, mais ce sont les possibilités de demain. Donc, il est important de nous positionner dès maintenant, d’être le précurseur parce que l’avenir va arriver très rapidement. La Côte d’Ivoire compte dans la sous-région, il est important pour nous de prendre le lead dans ce secteur.
Il y a forcément une infrastructure à déployer avant !
Quand on parle de tout l’univers du numérique à développer, cela part de la régulation, des infrastructures techniques, de la formation des cadres, au financement. Donc, il y a un besoin d’investir dans cet univers. En Côte d’Ivoire il y a une bonne dynamique autour du numérique, on espère que le Metavers va en faire partie. Le jeu vidéo aujourd’hui engrange plus de revenus que le cinéma et la musique combinée. C’est vous dire que le monde est en train de changer, il est important de se positionner sur ce secteur et de trouver le moyen d’en faire profiter à nos populations.
Entretien réalisé
Par K. Bruno